Fiche pratique : Investissement global, droit d'entrée, apport personnel, royalties, quelle différence ?

Combien coûte réellement une franchise ? Entre apport personnel, droit d'entrée et investissement global, il est capital de bien distinguer chaque notion. Décryptez ces termes financiers indispensables pour chiffrer précisément le coût total de votre projet et maîtriser votre budget.

Publié le 20/04/2012 , Mis à jour le 12/05/2025, Temps de lecture: 9 min

Fiche pratique : Investissement global, droit d'entrée, apport personnel, royalties, quelle différence ?

Pour comparer les réseaux en franchise, il est souvent fait référence au montant du droit d’entrée, à l’apport personnel minimal nécessaire, aux redevances de fonctionnement et de communication et à l’investissement global. Quelles sont les différences entre ces termes ? Que recouvrent-ils ? Quelques éléments de réponse ici.

Des frais de franchise et des frais d’implantation

Pour bien comprendre, il est utile de revenir sur les particularités de la franchise. En effet, le modèle de la franchise se distingue des autres modèles par la mise à disposition d’un concept développé par un franchiseur. Ce concept permet au franchisé d’espérer une réussite au moins identique à la moyenne réalisée par le réseau.

Le concept englobe un savoir-faire testé dans le cadre d’une unité pilote, une notoriété d’enseigne et un accompagnement du franchisé, avant ouverture, mais aussi après. L’autorisation d’exploitation du concept par un franchisé est formalisée par la signature d’un contrat de franchise.

En contrepartie du droit d’exploitation sur une zone définie, le franchisé doit s’acquitter en premier lieu d’une somme forfaitaire d’entrée dans le réseau, c’est la redevance initiale forfaitaire (RIF) autrement appelée droit d’entrée. En cours d’exploitation, il devra reverser des redevances périodiques (redevance de fonctionnement t parfois une redevance de communication).

A côté de ces frais liés intégralement à l’exploitation du concept, le franchisé doit bien évidement financer la création de son entreprise. C’est dans ce cadre qu’intervient la notion d’investissement global. Sous ce terme, les franchiseurs englobent classiquement le montant des aménagements commerciaux, les frais de communication, les premiers stocks et les fonds de roulement de démarrage ainsi que la rétribution du franchiseur à la création (le droit d’entrée). L’investissement global est toujours exprimé hors frais de locaux (droit au bail, location, achat).

Comme on le voit, les éléments financiers exposés aux candidats par les franchiseurs répondent à deux grandes catégories : les frais liés à la franchise d’une part (droit d’entrée, royalties et redevances) et les frais d’implantation proprement dit (investissement global).

Enfin, pour permettre à un candidat de savoir rapidement s’il a les moyens ou non d’ouvrir un point de vente sous telle ou telle enseigne, les franchiseurs indiquent généralement sur leurs dossiers de présentation un montant d’apport personnel minimum. A quoi correspond ce montant ? Il désigne le minimum de fonds propres nécessaires pour lancer son affaire hors emprunt. Classiquement, l’apport personnel doit être égal ou supérieur à 30% de l’investissement, le reste est complété par un prêt bancaire.

Pour bien comprendre, dans le détail…

Le droit d’entrée

Spécificité de la franchise, le droit d’entrée (également appelé redevance forfaitaire initiale ou RIF) rémunère le franchiseur des efforts consentis à tous les stades de la création de son concept ainsi que des frais de gestion liés à l’intégration du franchisé (recrutement, formation et accompagnement des nouveaux franchisés avant ouverture).

Contrairement aux redevances (ou royalties), le droit d’entrée est réclamé uniquement à la signature du contrat de franchise (contrat initial, renouvellement de contrat et contrat de multi-franchise). Il formalise le droit d’utilisation du concept (marque et savoir-faire) sur une zone particulière.

Le montant réclamé au titre du droit d’entrée est très variable selon les réseaux (de 0€ à plus de 50.000€). Les écarts que l’on peut remarquer sur les montants réclamés entre les différents réseaux tiennent essentiellement à la notoriété de la marque, mais aussi à la qualité des services proposés avant ouverture (formation initiale, aide à la recherche de local, accompagnement au lancement), et au montant des royalties réclamées en complément pendant toute la durée du contrat.

Clairement, plus la marque est connue et plus les candidats sont nombreux à vouloir intégrer le réseau. Sachant que ce qui est rare est cher, le franchiseur peut juger utile de faire grimper son droit d’entrée pour écrémer les candidatures les plus sérieuses. A l’inverse, un jeune réseau pourra décider, dans ses premiers mois de lancement, d’octroyer des rabais sur le montant de son droit d’entrée pour attirer les créateurs qui devront, d’une certaine manière, essuyer les plâtres.

La qualité des services proposés influe aussi beaucoup sur le montant réclamé. Plus le franchiseur accompagne ses franchisés à l’installation, plus il engage de frais. Il est donc logique qu’il réclame davantage. Dans tous les cas, le montant du droit d’entrée peut être négocié avec le franchiseur.

Les redevances périodiques

Également appelées royalties, les redevances périodiques rémunèrent les services fournis par le franchiseur aux franchisés après ouverture d’un point de vente.

Les services financés par les redevances périodiques tiennent principalement à l’assistance du franchisé dans la gestion au quotidien de son point de vente (animation, formation continue, centrale d’achat, veille juridique et législative, développement informatique, site internet, développement de nouveaux produits/services…). Contrairement au droit d’entrée qui n’est réclamé qu’à la signature du contrat de franchise, les redevances périodiques sont réclamées régulièrement pendant toute la durée du contrat.

Le montant des redevances périodiques peut être basé, selon les réseaux, sur un pourcentage du chiffre d’affaires généré par le franchisé, de façon forfaitaire, ou bien encore en panachage des deux précédentes formules. Lorsque le mode de calcul s’établit sur la base d’un pourcentage de chiffre d’affaires, le taux peut énormément varier selon les franchiseurs (de 1% à 15%). Tout comme pour le droit d’entrée, cela dépend fortement de la quantité et de la qualité des services fournis, mais aussi d’autres sources potentielles de rémunération du franchiseur. Par exemple, si le franchisé est tenu à respecter une clause d’exclusivité d’approvisionnement, les redevances périodiques peuvent être sensiblement réduites puisque le franchiseur se rémunère déjà sur les produits vendus aux franchisés.

Selon les réseaux, une redevance publicitaire (ou redevance communication) peut s’ajouter aux redevances d’exploitation. Cette redevance est spécifique et a pour unique objet de financer les actions de communication nationale engagées par le réseau. Le franchiseur n’a légalement pas le droit de prélever un bénéfice quelconque sur cette enveloppe dédiée à la communication.

Si le droit d’entrée peut être sujet à des négociations en fonction des stratégies des franchiseurs, les redevances périodiques sont, elles, non négociables. Pourquoi ? Tout simplement pour une question d’équité entre les franchisés qui doivent participer de manière égale au développement du réseau et à la promotion de l’enseigne.

L’investissement global

En franchise, l’investissement global correspond au montant nécessaire à la création d’un projet, hors coût de locaux. Les chiffres généralement communiqués par les franchiseurs expriment une moyenne constatée d’investissements dans le réseau. Classiquement, le montant de l’investissement global recouvre :

  • le droit d’entrée de la franchise ;
  • l’aménagement commercial des locaux ;
  • les stocks nécessaires au démarrage ;
  • les honoraires divers (expert comptable, conseil juridique…) ;
  • les frais de création de la société ;
  • un fonds de roulement minimum pour tenir les premiers mois ;
  • une enveloppe dédiée à la publicité accompagnant le lancement.

ATTENTION : L’investissement global communiqué par les franchiseurs est loin d’être équivalent au coût total du lancement d’une affaire. Le créateur doit notamment bien comprendre que l’investissement global est exprimé hors local. Si cela n’a pas beaucoup d’incidence lorsque l’activité est créée à domicile, c’est une toute autre affaire pour les concepts imposant un maximum de visibilité aux points de vente. Chaque ville étant différente, le coût d’un emplacement N°1 (droit au bail et location, ou achat) par exemple peut rapidement faire exploser le budget !

Selon les réseaux de franchise, l’investissement global est très variable. En effet, selon le concept, le franchisé doit prévoir plus ou moins de fonds, par exemple, pour l’aménagement commercial de son local. Une boutique de prêt-à-porter ou un restaurant seront, de fait, plus gourmands en mobiliers spécifiques qu’un simple bureau d’accueil clients d’une société de services à la personne.

En termes de stocks aussi, de grandes différences peuvent être observées. Là encore, une boutique devra acheter plus de marchandises au démarrage qu’une société de services à la personne. Les besoins d’investissement peuvent enfin énormément varier selon que le concept nécessite le recrutement de personnels ou non.

Globalement, les franchises de services nécessitent généralement moins d’investissement au démarrage que les franchises de commerces. Ces dernières réclament un niveau d’investissement plus conséquent pour l’aménagement des locaux, des stocks et du personnel, mais aussi en raison de l’impératif de visibilité du commerce (emplacement N°1). Et certains concepts sont encore plus légers puisqu’ils permettent un démarrage à domicile avec un très faible apport (les agents mandataires de l’immobilier par exemple).

L’apport personnel

L’apport personnel correspond au montant que le créateur peut mobiliser en propre pour son projet sans recours à l’emprunt. Clairement, l’apport personnel correspond aux économies personnelles du créateur. Il peut être complété, pour des gros projets, par les fonds d’un investisseur ou encore par la famille et les amis qui seront ou non associés (ce que l’on appelle la Love Money). L’apport personnel peut aussi être complété par des aides à la création (ACRE, prêt d’honneur…).

Toutes ces sommes accumulées forment un socle à partir duquel le créateur pourra partir à la recherche de financements complémentaires, notamment bancaires. Le montant d’apport personnel généralement exigé par les banques pour financer un projet se situe généralement autour de 30% du coût total du projet. Si ce n’est pas le cas, la banque pourra au pire refuser le crédit ou exiger des garanties supplémentaires (nantissements sur les biens mobiliers, caution personnelle ou caution d’un organisme tiers).

Ce qu’il faut retenir sur les éléments financiers pour se lancer en franchise

  • En franchise, les éléments financiers à prendre en compte tiennent d’une part aux frais de franchise et d’autre part aux frais d’implantation. Les premiers sont ceux réclamés par le franchiseur pour exploiter le concept et bénéficier de services au quotidien, avant et après ouverture. Les seconds sont dédiés à l’affaire proprement dite (aménagement, stock, fonds de roulement, communication, personnel…).
  • Les frais de franchise sont de deux natures : le droit d’entrée et les redevances périodiques. Le droit d’entrée réclamé à la signature du contrat couvre les frais engagés par le franchiseur pour créer son concept et accompagner le franchisé avant son démarrage. Les redevances périodiques quant à elles sont réclamées en fonction du CA généré sous la forme d’un pourcentage ou encore selon la formule du forfait. Elles couvrent les frais engagés par le franchiseur pour accompagner le franchisé après démarrage.
  • Les frais d’implantation sont exprimés en franchise sous le terme d’investissement global correspondant à l’ensemble des frais liés à la création du point de vente, hors frais de locaux. Pour comparer les offres des franchiseurs plus facilement et mieux cerner les concepts en fonction de ses moyens, le terme d’apport personnel minimum est souvent mis en avant. Cet apport constitué des économies personnelles du créateur doit être égal ou supérieur à 30 % du coût global du projet.
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